La saison des prix littéraires se termine et plusieurs des éditeurs diffusés par le CDE voient leurs auteurs consacrés par un prix. Les heureux lauréats sont :
Prix Goncourt
Prix Littéraire Le Monde
Prix des libraires de Nancy – Le Point
Prix Landerneau
752 pages
25 euros
EAN : 9782707356741
La Maison vide
Laurent Mauvignier
Les éditions de Minuit
« En 1976, mon père a rouvert la maison qu’il avait reçue de sa mère, restée fermée pendant vingt ans.
À l’intérieur : un piano, une commode au marbre ébréché, une Légion d’honneur, des photographies sur lesquelles un visage a été découpé aux ciseaux.
Une maison peuplée de récits, où se croisent deux guerres mondiales, la vie rurale de la première moitié du vingtième siècle, mais aussi Marguerite, ma grand-mère, sa mère Marie-Ernestine, la mère de celle-ci, et tous les hommes qui ont gravité autour d’elles.
Toutes et tous ont marqué la maison et ont été progressivement effacés. J’ai tenté de les ramener à la lumière pour comprendre ce qui a pu être leur histoire, et son ombre portée sur la nôtre. »
Grand Prix du roman de l’Académie française
224 pages
20 euros
EAN : 9782848055701
Passagères de nuit
Yanick Lahens
Sabine Wespieser éditeur
Dans ce nouveau roman, comme arraché au chaos de son quotidien à Port-au-Prince, Yanick Lahens rend un hommage d’espoir et de résistance à la lignée des femmes dont elle est issue.
La première d’entre elles, Élizabeth Dubreuil, naît vers 1820 à La Nouvelle-Orléans. Sa grand-mère, arrivée d’Haïti au début du siècle dans le sillage d u maître de la plantation qui avait fini par l’affranchir, n’a plus jamais voulu
dépendre d’un homme. Inspirée par ce puissant exemple, la jeune Élizabeth se rebelle à son tour contre le désir prédateur d’un ami de son père. Elle doit fuir la ville, devenant à son tour une « passagère de nuit » sur un bateau à destination de Port-au-Prince. Ce qui adviendra d’elle, nous l’apprendrons quand son existence croisera celle de
Régina, autre grande figure de ce roman des origines.
Prix Médicis
560 pages
24 euros
EAN : 9782818061985
Kolkhoze
Emmanuel Carrère
P.O.L.
Au lendemain de la Deuxième guerre mondiale, un jeune bourgeois bordelais rencontre une jeune fille pauvre, apatride, fille d’une aristocrate germano-russe ruinée et d’un Géorgien bipolaire, disparu et certainement fusillé à la Libération. Il devine, en l’épousant, qu’il s’engage dans tout autre chose que l’union paisible avec la jeune bourgeoise bordelaise à laquelle il était promis. Mais il n’imagine pas à quel point, ni quel destin romanesque et quelle somme d’épreuves l’attendent au cours des soixante-et-onze ans de son mariage avec Hélène Zourabichvili, qui deviendra sous son nom à lui, Carrère d’Encausse, spécialiste internationalement reconnue de la Russie (mais aussi de l’épizootie du mouton en Ouzbékistan), familière du Kremlin et de ses maîtres successifs, secrétaire perpétuelle de l’Académie française, ni qu’avant de mourir lui-même – « 147 jours après elle et, à mon avis, de chagrin », écrit Emmanuel Carrère – il assistera, dans la cour des Invalides, à ses funérailles nationales.
Kolkhoze est le roman vrai d’une famille sur quatre générations, qui couvre plus d’un siècle d’histoire, russe et française, jusqu’à la guerre en Ukraine. Emmanuel Carrère s’en empare personnellement, avec un art consommé de la narration qui parvient à faire de leur histoire notre histoire.
Prix du Meilleur livre étranger
192 pages
21 euros
EAN : 9791037114693
Éclaircie
Carys Davies
La Table ronde
Traduit de l’anglais par David Fauquemberg.
1843. Ivar, le dernier habitant d’une île perdue au large de l’Écosse, mène une vie solitaire et paisible, jusqu’au jour où il trouve sur la plage, au pied d’une falaise, un homme inconscient. Le nouveau venu se nomme John Ferguson, pasteur sans le sou envoyé pour chasser Ivar de ces terres et libérer ainsi des hectares de pâturage pour des troupeaux de moutons. Ne se doutant pas des intentions de l’inconnu, Ivar lui fait une place dans sa maison et, bien que les deux hommes ne parlent pas la même langue, un lien fragile se tisse peu à peu entre eux. Pendant ce temps, sur le continent, Mary, la femme de John, attend impatiemment des nouvelles de la mission de son époux.
Dans la rudesse de ce décor lointain, au-delà de l’archipel des Shetland, se déploie le drame intime qu’imagine Carys Davies, avec autant de tension que de tendresse : le portrait touchant et cristallin de gens ordinaires ballottés par l’Histoire, et l’exploration de ce qui sépare les hommes comme de ce qui les rapproche.
Prix Wepler – Fondation La Poste
(Mention spéciale du jury)
192 pages
18,50 euros
EAN : 9782378562588
Tambora
Hélène Laurain
éditions Verdier
Une mère nous parle de ses deux filles, qu’elle voit amples comme des villes en expansion.
La première est déjà là, la seconde naîtra au cours du récit, après la perte d’un autre enfant qui n’a pas survécu à une fausse couche tardive. Cette temporalité domine : la temporalité de grossesses compliquées, d’hôpitaux et d’urgence, la temporalité d’un corps qui produit, parfois sans qu’on le veuille, la temporalité de la naissance, la temporalité des soins, celle des désirs trop souvent empêchés. Car d’autres réalités existent aussi, se faufilent et tentent de prendre leur place : celle d’un manuscrit qui intéresse un éditeur, d’un premier livre qui est édité, la temporalité des confinements qui ne change pas grand-chose lorsqu’on doit rester alitée, la temporalité de la catastrophe environnementale qui se déploie, gigantesque, ou celle du Tambora, ce volcan entré en éruption en 1815 et qui, pendant deux ans, plonge une grande partie du monde, dans le froid et l’obscurité.
Prix Julia Verlanger
176 pages
12,50 euros
EAN : 9791036002113
La migration annuelle des nuages
Ce qui se dit sur la montagne
Premee Mohamed
L’Atalante
« On a toujours le temps de tout recommencer, de partir dans une autre direction, de créer du nouveau. La fin du monde offre une page vierge pour en bâtir un neuf. »
Une communauté unie est toujours plus forte face aux inévitables effondrements que l’avenir dessine. Celle d’Edmonton, ville en ruines au cœur du Canada, oscille au jour le jour entre rudesse et recherche d’un meilleur confort. Un équilibre que l’apparition du cad, un parasite semi-conscient qui influence le comportement de son hôte, teinte de drame.
La vie ne sera plus jamais comme avant, mais le printemps succède toujours à l’hiver : Reid reçoit une lettre d’admission à l’université, une opportunité inestimable de rejoindre les derniers vestiges du monde révolu. Et peut-être d’accéder à un remède contre le parasite qui la ronge.
Sera-t-elle capable de quitter ceux qui l’aiment et qui comptent sur elle ?
160 pages
12,50 euros
EAN : 9791036002212
Ce qui se dit sur la montagne
Premee Mohamed
L’Atalante
« Ne me tue pas. J’ai tout un monde à changer. »
Au terme du périple entamé dans La Migration annuelle des nuages, Reid atteint les dômes, cocons de technologie, vestiges de la société d’antan. Elle s’attend à y trouver les outils et le soutien nécessaires à la reconstruction du monde qui a été perdu, mais les habitants des dômes gardent jalousement leurs connaissances et leurs ressources, sans un regard pour la population extérieure contrainte de lutter chaque jour pour sa survie.
Pourquoi ? Dans la communauté qui l’a vue grandir, « c’est tout le monde ou personne », alors Reid met au défi ses camarades privilégiés de regarder par-delà leur confortable microcosme. De tout remettre en question. D’agir.
Avec brio, Premee Mohamed continue d’interroger les notions de privilèges et de bien commun, d’individualité et de communauté ; nos agissements et nos fautes face aux bouleversements climatiques… tout en semant des graines d’espoir. Reconstruire le monde, voire le rendre meilleur, est un grand œuvre qui commence à la plus petite échelle.